De solides atouts
Premier point positif : le prix. Renault frappe fort le segment des SUV avec ce nouveau modèle disponible en 2 versions :
- Autonomie Confort : batterie de 60kWh, autonomie de 430kms, recharge à 130kW ; à partir de 39 990 € hors bonus
- Grande Autonomie : batterie de 87kWh, autonomie de 625kms, recharge à 150kW ; à partir de 46 990 € hors bonus
Plusieurs packs d’options existent : Evolution, Techno, Esprit Alpine (un joli clin d’oeil nostalgique à la Renault Alpine de l’époque) et Iconic.
Renault est assez agressif sur les tarifs, notamment en proposant à moins de 47 000 € un véhicule offrant 625kms d’autonomie. Pour rappel, la Tesla Model Y propose 533kms pour 49 990 €.
L’autonomie est bien gérée, avec notamment un planificateur embarqué grâce à Android Automotive et Google Maps, et un affichage de l’autonomie en fonction du type de route, ce que Tesla ne sait pas faire.

Ici on voit 622kms annoncés en ville, mais 340 sur autoroute
C’est ce genre de détail tout bête qui va permettre d’accompagner Monsieur et Madame tout-le-monde dans la transition vers les véhicules électriques.
Comme sur la Megane E-Tech, l’infodivertissement embarqué est incroyable. Le système OpenR link intègre Android Automotive sur deux écrans de 12” chacun, entièrement personnalisables. Il est compatible Android Auto et CarPlay sans-fil.

Le toit vitré opacifiant est autre grosse nouveauté qui le distingue de la concurrence. Tous les possesseurs de Tesla sont d’accord pour dire que le toit vitré panoramique transforme la voiture en véritable four l’été, en plein soleil.
Sur le Scenic, Renault a été malin. Ils ont installé une vitre à revêtement multicouche qui s’opacifie à la demande grâce à des champs électriques. Le verre laisse donc passer la lumière mais renvoie les rayons UV, limitant ainsi l’effet de serre dans le véhicule. Ce toit vitré est développé en partenariat avec Saint-Gobain, Cocorico c’est français !

Un autre point que je trouve intéressant est la batterie de ce Scenic E-Tech. Elle est réparable (les modules peuvent être remplacés individuellement) et remplaçable. Renault projette d’ouvrir deux centres de recyclage des batteries. Ils pourront ainsi leur donner une seconde vie pour le stockage d’énergie renouvelable, puis une troisième vie pour être désassemblées et utiliser à nouveau les matériaux.

Des manques cruels
Je vous parlais du V2G de la nouvelle R5 il y a quelques semaines. Renault a tellement mis en avant cette fonctionnalité qu’on se demande comment ils ont fait pour ne pas la mettre également sur le Scenic E-Tech. Ça aurait été bien plus adapté, compte-tenu de la capacité de stockage qu’offre la batterie de la version Grande Autonomie.
Un autre point faible dont tout le monde fait état est l’absence de i-Pedal, qui permet au véhicule d’aller jusqu’à l’arrêt complet lorsqu’on relâche l’accélérateur, et donc de conduire à une seule pédale. C’est particulièrement confortable dans les bouchons. Idem pour la clé Bluetooth via smartphone, présente sur la R5 mais pas sur le Scenic.
Mais ce qui m’embête surtout, c’est que Renault a déjà annoncé que ces fonctionnalités seront disponibles prochainement sur la Megane et le Scenic E-Tech. L’occasion pour certains journalistes proches de Renault d’apprendre que cela ne concernera pas les modèles vendus en ce moment. La raison évoquée est que l’écran situé au-dessus du volant ne peut être mis à jour. C’est quand même un comble pour un véhicule sous Android Automotive, fait pour évoluer au fil des mois, de disposer d’un écran figé dans le temps, qui ne pourra jamais être mis à jour.
Cet argument m’étonne un peu et me fait douter. Peut-être qu’il ne peut être mis à jour de façon classique en WiFi, mais ça m’étonnerait que rien ne puisse être fait en concession. Imaginons qu’un bug très handicapant soit découvert, Renault voudrait nous faire croire qu’ils ne pourraient rien faire ? Mouais.
Dans tous les cas, le discours est clair : ça arrivera plus tard dans l’année, voire en 2025, mais que sur les nouveaux modèles. Comment espérer vendre un véhicule à peine sorti quand on annonce qu’il sera encore mieux dans très peu de temps ? Et comment parler d’un véhicule écologique quand on sait pertinemment qu’il est condamné à être obsolète rapidement ?
À peine arrivé, déjà dépassé
Mon avis sur ce Scenic est riche en émotions. En découvrant le modèle, j’ai fait les montagnes russes. Je suis passé de “excellent le toit vitré, trop bien l’autonomie” à “mais pourquoi ils n’ont pas mis ça, mais pourquoi ils ne l’ont pas fait tout de suite”.
Même si ce nouveau Scenic est extrêmement intéressant et bien positionné sur le marché actuel, il est urgent d’attendre. Ce serait dommage de dépenser plus de 40 000 € dans un véhicule qui sera dépassé dès que Renault ajoutera aux prochains la conduite à une pédale et la charge bi-directionnelle.
Espérons que les constructeurs ne sont pas en train d’introduire la notion d’obsolescence programmée sur le marché de l’automobile. Chez Tesla par exemple, le système est régulièrement mis à jour. Pour le meilleur, et pour le pire : des bugs apparaissent sur des fonctionnalités de base très régulièrement.
Quoi qu’il en soit, ça pose la question de l’évolution des véhicules connectés. Est-ce qu’il vaut mieux un véhicule figé dans le temps, qui garantit de rester comme au premier jour ? Ou préférons-nous un véhicule qui évolue au fil du temps, même si cela ne va pas dans le bon sens ?
Dites-moi en commentaire ce que vous pensez de ce Scenic E-Tech, si vous l’avez commandé, ou si comme moi vous passez votre tour.