9 ASTUCES pour optimiser la durée de vie de sa batterie
Publié le dimanche 14 avril 2024 dans la catégorie VoituresUne voiture électrique est très économe et facile d’entretien si on prend soin de la partie la plus importante : sa batterie. Elle représente la plus grosse partie du coût du véhicule et a besoin d’attentions particulières.
Deux technologies différentes
La durée de vie d’une batterie est indiquée en nombre de cycles de charge. Un cycle, c’est une recharge de 0 à 100%, puis une décharge de 100 à 0%. Si quand votre batterie atteint 20%, vous la rechargez jusqu’à 70%, cela correspond à un demi-cycle puisque vous avez remis 50% d’autonomie.
Rappelons qu’il existe deux technologies principales de batteries pour véhicules :
- D’un côté, nous avons des batteries NMC (Nickel-Manganèse-Cobalt) qui sont issues de terres rares. Elle bénéficient d’une bonne densité énergétique et permettent donc une meilleure capacité de stockage pour un volume occupé plus raisonnable. Elles ont l’inconvénient d’être plus chères et fortement inflammables.
- De l’autre, nous avons les batteries LFP (Lithium-Fer-Phosphate) qui ne nécessitent pas autant de terres rares, ces trois métaux étant plus largement répandus sur notre planète. Attention, cela ne signifie pas pour autant que ces ressources sont inépuisables et qu’il faut les gaspiller. Ces batteries LFP sont plus volumineuses, mais supportent mieux la chaleur, prennent moins facilement feu et encaissent potentiellement plus de cycles de recharge. Elles ont l’inconvénient de moins supporter le froid.
Voyons comment les préserver le plus possible pour emmener votre véhicule vers des records de kilométrage total.
Faire attention à l’immobilisation
Un véhicule immobilisé voit sa batterie se décharger peu à peu, jusqu’à arriver potentiellement à une décharge profonde, néfaste pour la durée de vie. On dit souvent qu’il ne faut pas laisser de l’essence dormir 6 mois dans le réservoir d’une voiture. Il en est de même pour les véhicules électriques. Il faut veiller à l’utiliser de façon régulière.
Si vous devez vous absenter plusieurs semaines, veillez à la recharger à 50-60% environ, pas moins. Si possible, demandez à un voisin ou un ami de lui faire faire un petit tour une fois par semaine, ou prêtez-la à un proche le temps de votre absence.
Respecter les plages de charge optimales
On sait avec le recul que les batteries supportent mal les décharges profondes.
- Celles de type NMC n’aiment également pas rester trop longtemps à 100%. Il est donc recommandé au quotidien, lorsqu’on n’a pas besoin de toute l’autonomie, de toujours rester en dessous de 80% de charge avec cette technologie.
- Pour les batteries de type LFP, aucun souci. La recharge à 100% est possible et même conseillée pour équilibrer les cellules.
Quel que soit le type de technologie, il est cependant recommandé de ne pas descendre trop bas, 10% paraît être le bon moment pour recharger.
Lors des voyages, cela va se faire naturellement. On n’attend pas d’arriver à 0% pour trouver une borne, et on n’attend pas d’être à 100% pour repartir car les vingt derniers pourcents sont aussi longs à atteindre que les quatre-vingt premiers (sacré Pareto, tu es partout).
Recharger sa voiture dès que possible
La recharge d’une batterie de véhicule électrique dégage de la chaleur. Cette augmentation de température peut, à la longue, être néfaste pour la durée de vie. Il est donc recommandé de la recharger un peu chaque soir, plutôt qu’une fois par semaine par exemple. Les sessions de charges seront plus courtes et feront moins chauffer la batterie.
Limiter la vitesse de recharge
De façon générale, plus la vitesse de charge est élevée, plus la batterie monte en température. Il vaut mieux donc privilégier une recharge la plus lente possible. Au quotidien, une charge à la maison jusqu’à 7 ou 11 kW est idéale. Si vous êtes extrémiste, vous pouvez même vous limiter à une recharge à 1,5 ou 2 kW.
En déplacement, n’hésitez pas à choisir une borne de recharge moins puissante si vous savez d’avance que votre pause va être un peu longue. Par exemple, la plupart des stations Ionity proposent une borne 50 kW à côté de ses bornes 350 kW. Certes, la recharge prendra 45 minutes à 1 heure, là où elle n’aurait nécessité que 20 à 30 minutes sur les bornes ultra-rapides. Mais si vous n’avez pas envie de vous dépêcher de manger, elles sont une alternative à envisager. Elles sont souvent moins chères au kWh que leurs voisines ultra-rapides (en Mars 2024 en tout cas).
Pratiquer l’écoconduite
L’écoconduite implique d’anticiper au maximum les freinages et de limiter les grosses accélérations. On limite alors grandement la puissance demandée à la batterie, qui chauffe donc moins. On l’a vu plus haut, la chaleur nuisant à la durée de vie des cellules, l’écoconduite va permettre de l’améliorer encore un peu.
Réduire la consommation de son véhicule
Dans le prolongement de l’écoconduite, limiter sa consommation va permettre de moins solliciter la batterie. Prenons l’exemple d’une voiture avec batterie de 60 kWh, qui consomme 15 kWh / 100 km. Il faudra parcourir (60/15) x 100 = 400 km pour consommer un cycle de batterie. Si on a le pied un peu lourd et qu’on consomme 20 kWh / 100 km, il ne faudra parcourir plus que (60/20) x 100 = 300 km pour consommer un cycle de batterie.
Sur la durée, on atteindra 500 cycles de charge après 200’000 km si on consomme 15 kWh / 100 km, alors qu’il n’en faudra que 150’000 à 20 kWh / 100km.
Pour réduire la consommation, nous l’avons vu plus haut, il est possible d’adopter une écoconduite. On peut également limiter le chauffage, surtout si on ne dispose pas de pompe à chaleur. En hiver, certains coupent le chauffage et n’utilisent que les sièges et volant chauffants. Le confort est soit-disant préservé, tout comme la consommation.
Limiter le freinage régénératif
Cela peut paraître contre-intuitif, mais le freinage régénératif n’est pas forcément bon pour la batterie. En effet, même s’il permet de recharger une infime portion de la batterie et donc de récupérer de l’autonomie, il ne réduit pas forcément la consommation par rapport à la roue libre. Pire encore, il occasionne des pertes. Vous dépensez beaucoup plus d’énergie à accélérer que ce que vous récupérez en freinant.
Le maître mot est l’anticipation. A l’approche d’un feu ou de tout autre obstacle, mieux vaut lâcher l’accélérateur plus tôt et laisser la voiture terminer sa course en roue libre. Vous aurez alors dépensé moins d’énergie qu’en accélérant plus longtemps avant de freiner plus fort.
Éviter de stationner en plein soleil
On l’a vu plus haut, la chaleur est l’ennemie des batterie. Il est donc logique d’éviter au maximum de stationner son véhicule en plein soleil, surtout l’été. Certes, les batteries ne sont pas directement exposées au soleil et se situent bien souvent à l’abri dans le plancher, mais quelques degrés de plus peuvent faire la différence, surtout dans le Sud de la France où nous battons des records de chaleur chaque année.
Éviter de stationner dehors l’hiver
Si le chaud est l’ennemi des batteries, le froid n’est pas leur ami pour autant. Il ne nuit pas à proprement parler à leur durée de vie, mais il réduit substantiellement leur efficacité à restituer de l’énergie, et donc les sollicite plus. Le stationnement nocturne à l’extérieur nécessite également souvent un dégivrage, et une montée en température plus importante de l’habitacle. Certains véhicules vont même réchauffer la batterie s’il fait vraiment froid. Tous ces éléments consomment de l’énergie, et donc participent à augmenter les cycles de charge de la batterie.
Un peu de bon sens…
Pour résumer, il est intéressant d’adopter certains gestes pour améliorer la durée de vie de sa batterie, mais il y a une part d’éducation.
On ne démarre pas sa voiture thermique 20 minutes avant de prendre la route dans le seul but de dégivrer. Par grand froid, il est pertinent d’embrayer quand on démarre un moteur thermique, pour lui permettre de “tourner rond” (ça permet d’éviter que les vibrations du bloc soient transmises au véhicule). Eh bien de la même manière, on fera attention au froid et au chaud pour une batterie. Gardez à l’esprit que c’est la même chimie que votre téléphone portable, qui est h24 à l’extérieur.
Changer de voiture pour une version électrique, c’est bien. Mais il y a autant de choses à apprendre que quand on passe d’un vélo à une voiture : l’entretien est totalement différent et il faut en prendre conscience. J’espère que cet article vous y aura aidé.
Bonjour Lokan,
j'ai une question sur les batteries de Tesla (ou autre). On commence a avoir un peu de recul sur leur utilisation (cela fait quelques années que les S sont sorties), sais-tu s'il y a un taux d'usure élevé de la batterie ? Est-on a 70% de capacité au bout de 5-6 ans, ou au contraire à 30%...
Je n'ai pas trouvé de données sur ce point (a part un article peu sourcé).
Perso j'ai une 3 grande autonomie propulsion (le bonheur), et j'aimerai la garder assez longtemps.
Bonjour,
Pour répondre à @paul le rapport de Tesla, en anglais, directement:
https://www.tesla.com/ns_videos/2022-tesla-impact-report-highlights.pdf
Si tu es à 70% en 5-6 ans, la batterie sera remplacée par Tesla sous garantie. (dépendant du kilometrage bien-sûr)
Je pense que d'autre rapport doivent exister par le biais d'app tierces comme Teslafi, Teslamate ou Teslascope
Bonne route
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