7 POINTS à VÉRIFIER avant d’acheter un véhicule électrique d’occasion

Les voitures 100% électriques sont de plus en plus nombreuses en France. En Décembre 2023 on en comptait plus d’un million en circulation. Le marché de l’occasion est donc de plus en plus garni. Je vais vous donner mes astuces pour bien choisir un véhicule 100% électrique d’occasion.

Des points de vigilance communs aux thermiques

Si on simplifie, un véhicule 100% électrique n’est qu’une thermique avec une motorisation différente. Certains points d’attention sont donc communs à toutes les motorisations.

Le premier est l’état général du véhicule et de sa carrosserie. Evitez de voir le véhicule un jour de pluie, ça pourrait masquer des retouches de peinture, des rayures, un polish raté… L’idéal est de le voir un jour de ciel bleu, en plein soleil. Ca fait ressortir tous les défauts d’une peinture.

Le deuxième point est le suivi de l’entretien du véhicule. Chez Tesla, c’est simple, il n’y en a pas besoin. Pour les autres marques, demandez à voir le carnet d’entretien et vérifiez qu’ils ont bien été faits en temps et en heure. Si le véhicule est encore sous garantie, l’idéal est que les révisions aient été réalisées en concession. Une marque ne peut normalement pas refuser une prise en charge sous garantie si l’entretien a été réalisé hors réseau par un professionnel habilité, mais il faut batailler, parfois même aller au procès.

Le troisième point est le contrôle du kilométrage. Ce n’est pas toujours évident à vérifier, mais certains indices peuvent quand même mettre la puce à l’oreille. Si le véhicule a plus de 4 ans, il doit avoir passé le contrôle technique. Vérifier la cohérence entre les kilométrages relevés lors de ces visites et celui affiché au compteur. Vérifiez également les éventuelles pièces qui auraient été changées : des disques de freins remplacés sur un véhicule électrique de 60.000 kms, c’est suspect.

Des points de vigilance propres aux véhicules 100% électriques

Sur une voiture électrique, le nerf de la guerre, c’est la batterie. C’est la plus chère des pièces d’usure. On sait avec le recul qu’une batterie n’arrête pas de fonctionner après un certain nombre de cycles de charges. En revanche on sait que plus elle a été utilisée, plus elle perd en capacité.

Le quatrième point à contrôler est donc le SOH, pour State Of Health. Il est rarement indiqué clairement dans le véhicule, mais un simple lecteur OBD2 et l’application smartphone qui va bien permettront d’en connaître sa valeur. Sinon, vous pouvez très bien demander au vendeur de le faire vérifier directement en garage ou en concession. Ce State Of Health est un pourcentage obtenu en faisant le rapport entre la capacité actuelle de la batterie en kWh et sa capacité initiale en sortie d’usine, en kWh aussi évidemment. Par exemple, une batterie de 60 kWh nets utiles avec un State Of Health à 80% ne pourra emmagasiner plus que 48 kWh. L’autonomie en sera réduite proportionnellement d’autant.

Le cinquième point à vérifier, et il est intimement lié au précédent, c’est le nombre de cycles de charge de la batterie. Vous vous demandez peut-être quel est l’intérêt de le vérifier si on connaît déjà le State Of Health ? Connaître le nombre de cycles de charge de la batterie vous permettra de valider le kilométrage de la voiture. Par exemple, une Tesla Model 3 affichant 50’000 km, mais 300 cycles de charge, c’est suspect. Ca voudrait dire que le vendeur vidait la batterie en 170 km à peine, ou que le compteur a été trafiqué, à vous de choisir… Le nombre de cycles est également utile pour vérifier un éventuel remplacement du pack batterie. Hyundai a par exemple effectué un rappel massif sur les premiers Kona électriques, pour remplacer la batterie haute tension. Ce rappel s’est étalé dans la durée et est encore en cours aujourd’hui. Un véhicule avec peu de cycles malgré un kilométrage élevé permet de s’assurer que la batterie a bien été changée.

Des points de vigilance propres aux précédents conducteurs

Une même voiture électrique, de même année, avec même kilométrage, peut présenter un état complètement différent selon la façon dont elle a été traitée (ou maltraitée). On a tendance, dans les croyances populaires, à conseiller plus facilement un véhicule de première main. Personnellement, je préfère acheter une voiture qui a été possédée par trois personnes soigneuses, que par une seule personne négligente.

Le sixième point de vigilance porte donc sur le type de conduite du vendeur. Vous pouvez le questionner à ce sujet, mais vous devrez le croire sur parole. En revanche il est possible de collecter quelques indices, en allant contrôler la consommation moyenne enregistrée par l’ordinateur de bord. Une vitesse moyenne faible et une consommation faible ? Il s’agit surement d’un usage citadin avec embouteillages. Une vitesse moyenne faible et une consommation moyenne élevée ? Il est possible qu’il conduise nerveusement et mette à mal la mécanique. Une consommation moyenne élevée mais une vitesse moyenne supérieure à 100 km/h ? Sûrement qu’il fait beaucoup d’autoroute avec.

Les trajets autoroutiers nous amènent donc au septième point. Je vous en ai déjà parlé dans une vidéo précédente, le type de recharge effectué sur une batterie n’a pas le même impact sur celle-ci selon la vitesse de charge. Si la batterie a essentiellement subi des charges ultra-rapides, sur bornes autoroutières, elle a potentiellement été plus dégradée qu’une batterie rechargée uniquement à domicile, sur prise classique ou renforcée. Pour obtenir l’information auprès du vendeur, il faudra peut-être ruser. Parlez-lui des recharges ultra-rapides, questionnez-le à ce sujet, voyez si c’est un habitué ou non. Vous pouvez également regarder discrètement si de nombreuses cartes de recharge sont présentes dans le vide-poches, s’il a un badge de télépéage, mais l’idéal reste l’historique des recharges, si le véhicule les conserve. Attention toutefois à la fiabilité de ces informations, si le vendeur a remis à zéro les statistiques de conduite, ce ne sera pas assez fiable.

Conclusion

Pour résumer, l’achat d’un véhicule électrique d’occasion nécessite de se pencher plus en détail sur certains points. Chacun pris individuellement n’est pas forcément extrapolable pour juger de la qualité d’un véhicule, mais l’ensemble des contrôles mis bout à bout permet tout de même de se faire une idée à peu près réaliste de son état et du niveau d’attention qui lui a été apporté.

La batterie étant l’un des éléments les plus sensibles, pour ne pas dire le seul, d’un véhicule électrique, je vous recommande de focaliser votre attention dessus et de privilégier des voitures ayant peu de cycles, qui n’ont pas été beaucoup rechargées de façon ultra-rapides, et dans l’idéal dont la batterie est encore sous garantie (certaines marques garantissent 8 ans la batterie haute tension).

N’hésitez pas à partager en commentaires vos propres expériences si vous avez acheté un véhicule électrique d’occasion, et à me dire à quoi vous avez fait attention de votre côté pour ne pas tomber sur un modèle maltraité.