Le FSD accélère en Europe
Cette semaine a été particulièrement riche en essais de la conduite autonome Tesla. Vous avez forcément croisé ces vidéos de personnes (ou de journalistes) testant une Tesla équipée de la dernière version du logiciel, avec un instructeur à côté d’eux, mains proches du volant.
Mais aujourd’hui, beaucoup de propriétaires de Tesla plus anciennes se demandent s’ils pourront bénéficier de la conduite autonome quand elle sera autorisée en Europe. Et c’est article est justement là pour répondre à cette question, vous allez le voir.
Tesla mets la pression à l’Europe en faisant essayer la conduite autonome au maximum de gens, gratuitement. L’objectif est de lancer les discussions et que tout le monde comprenne bien où en est la technologie aujourd’hui et que la seule chose qui bloque, comme toujours, c’est l’Europe.
J’ai d’ailleurs eu le nez creux car je vous ai proposé une vidéo sur la conduite autonome en Californie la semaine dernière :
Alors oui, je vais parfois dire FSD pour Full Self Driving, et parfois Autopilot, mais je parle de la même chose : la capacité de conduite autonome des voitures Tesla. HW3 et HW4, c’est tout simplement le hardware 3 ou hardware 4, qui est donc le niveau d’équipement de la voiture. Ça inclut la partie “ordinateur” mais aussi les caméras (qu’on oubli trop souvent).
Une v14 Lite pour les HW3
Aujourd’hui, nos voiture équipées de HW3 roulent avec une version FSD 12.6, qui est une “v13-lite”. A des fins de comparaisons, les dernières Tesla équipées du HW4 utilisent la v14.2 voire v14.3 du FSD. Il y a donc deux versions majeures d’écart.
Tesla a clairement dit qu’ils n’abandonnaient pas les voitures avec un HW3. Durant la récente conférence aux actionnaires, ils ont confirmé qu’ils proposeraient une “v14 Lite” au deuxième trimestre 2026.
Le but de cette v14 Lite est de déployer autant de fonctionnalités de la v14 que possible au maximum de voitures possibles, en tenant compte des contraintes matérielles du HW3. Ça permettra à nos titines de gérer bien plus de scénarios, mais ne rêvons pas, elles ne pourront pas gérer autant de données que le HW4.
Ce qui est intéressant, c’est que certaines sources proches du développement parlent d’un flux parallèle pour les HW3, avec des itérations régulières sur le Lite. Il ne s’agirait donc pas d’une version unique figée, mais d’un modèle qui suivrait sa propre roadmap, adaptée aux limitations du hardware.
Si Tesla va dans cette direction, le ressenti derrière le volant pourrait réellement progresser : moins de comportements robotiques, une meilleure anticipation, une stabilité accrue dans les carrefours complexes. Ce ne sera pas la révolution de la v14, mais ce serait un rattrapage appréciable.
HW3 et HW4, quelles sont les différences
Les plus différences entre le HW3 et le HW4 sont… matérielles, sans surprise. Si le HW3 embarque 8 GB de mémoire, le HW4 tourne avec le double, 16GB. Elon Musk ne ferme pas la porte à installer 9 fois plus de mémoire dans le AI5 pour passer à 144 GB de RAM !! On dirait qu’ils ont trouvé le facteur limitant.
Mais c’est surtout le bus mémoire qui fait la différence : sur le HW3 il a une bande passante de 68 GB/s alors que sur le HW4 il dépasse les 200 GB/s ! Ça permet à la voiture de s’accommoder de la meilleure résolution des caméras, qui sont passées de 1,2 MP à 5 MP (et devraient monter à 8 MP bientôt).
C’est donc 144 TOPS pour le HW3 et 500 TOPS pour le HW4.
Pour l’instant, il n’est pas question de faire un retrofit, même si c’est prévu. Elon Musk a qualifié cette procédure de pénible et laborieuse, et elle ne sera envisagée qu’une fois que Tesla aura solutionné la conduite autonome.
En effet, pour passer du HW3 (ordinateur AI3) à l’ordinateur AI4 voire AI5 (qui est en cours de développement) il ne suffit pas de changer une carte mère : la dissipation thermique sera un vrai sujet, comme la consommation électrique et le remplacement des caméras, qui manquent de résolution et de sensibilité (le HW3 n’est pas bon pour lire les panneaux et le HW4 est marginalement meilleur).
Mais si on remplace les caméras par des nouvelles générations (le capteur IMX00N avec ses 8 MP et une bien meilleure sensibilité à la lumière) il faut revoir le câblage pour accommoder l’augmentation de bande passante nécessaire.
“Une Tesla est un ordinateur avec des roues” n’a jamais été autant d’actualité.
À quoi s’attendre pour la v14 Lite ?
Disons le franchement, on n’arrivera jamais à la souplesse et à la précision de la v14 exécutée sur un HW4. Il est matériellement impossible de multiplier la bande passante par 10 pour accommoder des flux vidéos non compressés.
En revanche, si la détection s’améliorera peu, c’est la réaction aux détections qui sera importante ! La gestion des zones de constructions et des véhicules d’urgence par exemple. Le fait de stationner en arrivant à destination
Ashok Elluswamy, le VP de l’IA chez Tesla, a annoncé une sortie pour le “Q2 next year” donc il ne faut pas s’attendre à quoi que ce soit avant l’été. Elon Musk, de son côté, prévoit que l’AI5 sortirait pour la fin d’année 2026.
Dans tous les cas, toutes ces bonnes nouvelles m’ont fait acheter la conduite autonome sur ma Model 3 (j’avais des bons d’achats à utiliser en décembre, c’était l’occasion).
Conclusion
La conclusion est assez simple. Si vous avez une Tesla avec HW3 ou Intel, il ne faut ni espérer un miracle, ni craindre d’être abandonné. Tesla prépare une version 14 Lite qui devrait reprendre une partie des avancées majeures du FSD moderne, tout en respectant les contraintes matérielles des anciens modèles.
Ce sera une évolution intéressante, probablement suffisante pour rendre l’expérience plus agréable en ville et sur route. La seule variable aujourd’hui concerne le respect du calendrier évoqué (et les autorisations de l’Europe, évidemment).
De mon côté, je testerai évidemment cette v14 Lite dès qu’elle sera disponible sur ma Model 3. On verra si Tesla réussit enfin à rendre le FSD agréable sur un hardware qui date de 2019.