Introduction
Oubliez les Google Glass et leur look de cyborg raté. Oubliez aussi la première génération de “Ray-Ban Stories” qui tenait plus du gadget amusant que de l’outil de production. Avec la Gen 2, Meta (associé au groupe Luxottica) a changé la donne.
J’utilise ces lunettes au quotidien depuis plusieurs semaines. J’ai testé deux modèles : les classiques Ray-Ban Wayfarer et les plus futuristes Oakley HSTN. Mais pour les rendre vraiment utilisables, j’ai dû faire une modification cruciale que je vous détaille dans cet article.
Le concept : Un même cerveau, deux visages
Ce qu’il faut comprendre avant tout, c’est que “Meta Gen 2” est une plateforme. Que vous choisissiez le style vintage de Ray-Ban ou le style sportif d’Oakley, vous achetez exactement la même technologie.
À l’intérieur, on retrouve :
- Le processeur : Qualcomm Snapdragon AR1 Gen 1.
- La caméra : Un ultra grand-angle de 12 MP et 3K en vidéo (environ 2200x2900 px).
- Le stockage : 32 Go (environ 500 vidéos de 30s).
- L’audio : Des haut-parleurs directionnels dans les branches et 5 micros.
Le choix ne se fait donc pas sur les performances, mais uniquement sur le style et le confort.
Ergonomie et fonctionnement
Si vous avez peur de ressembler à un robot qui clignote ou de devoir sortir votre téléphone pour chaque réglage, rassurez-vous. L’expérience utilisateur est calquée sur celle des écouteurs sans fil modernes.
Les contrôles invisibles
Il n’y a quasiment aucun bouton apparent.
- Le bouton de capture : Situé sur le dessus de la branche droite, il tombe parfaitement sous l’index. Un clic pour une photo, un appui long pour une vidéo.
- La zone tactile : Toute la branche droite est une surface tactile. On glisse le doigt pour monter/baisser le volume, on tape pour mettre en pause la musique ou répondre à un appel. C’est réactif et très intuitif après 10 minutes d’utilisation.
- L’application Meta AI : C’est le hub central sur votre smartphone. L’appairage est aussi rapide que des AirPods. C’est là que vos photos atterrissent avant d’être partagées. Elles sont automatiquement envoyés dans la bibliothèque de votre iPhone.
Autonomie des Ray-Ban Meta Gen 2 : Enfin une vraie journée
C’est ici que la rupture avec les modèles précédents (Ray-Ban Stories ou les premières Meta) est la plus flagrante. Oubliez les 4 heures d’autonomie qui forçaient à recharger à midi.
La batterie : 8 heures, le chiffre magique
Meta et Luxottica ont optimisé la consommation du processeur Snapdragon. Les nouvelles Gen 2 (Oakley et Ray-Ban) ont une autonomie annoncée jusqu’à 8 heures en usage mixte (appels, assistant IA, photos, musique).
Vous pouvez partir le matin, garder vos lunettes sur le nez toute la journée de travail, et ne les remettre dans l’étui que le soir.
Le boîtier de charge : 48 heures d’indépendance
Le boîtier a également été revu à la hausse. Sur cette version, il offre jusqu’à 48 heures d’autonomie supplémentaire (contre 32h sur les anciennes versions).
Et comme il supporte la charge rapide, si vous filmez énormément (ce qui consomme le plus), une simple pause café de 20 minutes dans le boîtier vous redonne 50% de batterie.
Le Duel : Ray-Ban Wayfarer vs Oakley HSTN
J’ai les deux paires en main, voici les différences notables pour vous aider à choisir.
Les Ray-Ban Wayfarer Meta
C’est l’icône. Elles sont passe-partout. Personne ne remarque que ce sont des lunettes connectées, si ce n’est l’objectif présent sur le côté.
- Le + : Un style intemporel qui passe aussi bien en costume qu’en t-shirt.
- Le - : L’acétate est un peu lourd et lisse. Elles peuvent glisser légèrement si vous transpirez.
Les Oakley HSTN Meta
C’est mon coup de cœur pour le confort. Oakley utilise ses matériaux propriétaires (biomatter) et le design est plus agressif, avec cette fameuse branche “cassée”.
- Le + : Elles “grippent” mieux à la tête. Pour marcher vite, courir ou bouger, elles ne bougent pas d’un millimètre.
- Le - : Le look est clivant. On aime ou on déteste le côté futuriste.
Les Ray-Ban Wayfarer Limited Edition
Le meilleur des deux mondes se trouve dans les Ray-Ban Wayfarer Limited Edition, achetées au Meta Labs de Los Angeles.
L’acétate étant mate, elles ne glissent pas du tout et profitent du même look transparent que les Oakley HSTN tout en étant plus étroites. Elles tiennent parfaitement sur ma tête mais ne conviendront pas à tous les visages.
Le “Hack” indispensable : Les verres photochromiques à la vue
C’est le point le plus important de ce test. D’origine, ces lunettes sont vendues comme des lunettes de soleil. Si vous entrez dans un magasin, un bureau ou qu’il fait nuit, vos lunettes à 419€ deviennent inutiles. Vous devez les enlever, et vous perdez l’intérêt de la capture instantanée.
C'est pour cette raison qu'il existe également des verres transitions (décevant chez Ray-Ban, très bons chez Oakley) : ils savent se foncer avec la quantité de lumière, ou plus exactement avec la quantité de rayons UV (important, car ils ne teinteront pas dans une voiture, les pares-brises étant anti-UV)
Comme je porte également des lunettes de vue, j’ai choisi de faire remplacer les verres d’origine par des verres correcteurs photochromiques (type Transitions) qui réagissent eux aussi aux UV (pas à la luminosité).
- En intérieur : Les verres sont totalement transparents. Je peux travailler, filmer des unboxing ou discuter sans avoir l’air impoli.
- En extérieur : Ils se teintent automatiquement en quelques secondes.
Cette modification transforme un “gadget d’été” en véritable extension du smartphone utilisable 24h/24. La plupart des opticiens qui taillent leurs verres peuvent réaliser cette opération, mais attention à bien préciser qu’il y a de l’électronique dans la monture.
Qualité Vidéo et Audio : Pour les créateurs ?
Est-ce que ça remplace une caméra ? Non. Est-ce que ça remplace votre téléphone ? Souvent. Mais surtout, ça remplacera vos AirPods !
Qualité d’image (POV)
Le format est vertical (portrait), pensé pour les réseaux sociaux (Instagram, TikTok, Shorts). La stabilisation est bluffante pour un appareil situé sur la tête. Le rendu est dynamique, avec une colorimétrie “Meta” assez flatteuse.
C’est l’outil parfait pour filmer ses mains (cuisine, unboxing, tuto) ou des moments de vie sans avoir un écran entre vous et le moment présent.
Qualité audio, son
C’est la grosse surprise. Les 5 micros capturent un son très spatialisé. En appel téléphonique, mes interlocuteurs ne devinent même pas que je n’utilise pas mon téléphone.
Pour écouter des podcasts ou de la musique, le son est dirigé vers vos oreilles : vous entendez votre contenu tout en restant conscient de l’environnement (voitures, piétons). Ils se comportent comme des casques Shokz, du type OpenRun Pro 2.
Meta AI : L’assistant dans l’oreille
Au-delà de la caméra, c’est l’aspect “Assistant” qui est prometteur. Avec un simple “Hey Meta”, vous pouvez lancer de la musique, appeler quelqu’un ou envoyer un message WhatsApp sans sortir le téléphone.
L’intégration de l’IA multimodale (qui “voit” ce que vous regardez et peut répondre à des questions sur votre environnement) est encore en déploiement selon les régions, mais elle préfigure ce que seront nos interactions futures : moins d’écrans, plus de voix.
Conclusion : Faut-il craquer ?
Si vous cherchez une caméra d’action 4K, passez votre chemin. Mais si vous cherchez le moyen le plus fluide de capturer des souvenirs ou de créer du contenu “lifestyle” sans friction, les Meta Gen 2 sont aujourd’hui sans concurrence.
Mon conseil :
- Prenez les Oakley si le confort et le maintien sont votre priorité.
- Prenez les Ray-Ban pour le style urbain classique.
- Surtout : Budgettez immédiatement le changement de verres si vous voulez les rentabiliser au quotidien.
Vous hésitez encore entre les deux modèles ? J’ai réalisé un comparatif technique détaillé et un guide de démontage sur ma chaîne Studio : [Lien/Bouton vers la vidéo de la chaîne Studio]